Robert Boyer, Une discipline sans réflexivité peut-elle être une science ? Épistémologie de l’économie, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2021.

Cette recension a été co-écrite avec mon collègue Étienne Goron, doctorant à SciencePo Paris. Nous avons aussi écrit sur l’ouvrage Les structures fondamentales des sociétés humaines ensemble et il a publié récemment un compte-rendu sur le site de La Vie des idées.
Dans un article d’opinion de mars 2024, l’économiste Dani Rodrik, professeur à l’Université Harvard, affirme que l’« économie mainstream est devenue étroitement associée avec un ensemble spécifique de politiques publiques étiqueté “néolibéralisme” ». « Cette approche, poursuit-il, a échoué sur un certain nombre de points importants » : inégalités globales, transition écologique, résilience des chaînes d’approvisionnement, etc. Ce genre de critique, qui se risque volontiers à la généralité, est désormais fréquente chez certaines figures de la science économique. À travers la dénonciation des policy failures des économistes, ce sont les méthodes dominantes de la discipline, les conditions de la recherche, ou même son statut scientifique qui sont mis en cause.
Le dernier ouvrage de Robert Boyer, Une discipline sans réflexivité peut-elle être une science ?, paru en septembre 2021, poursuit ce même objectif d’examen critique de l’économie. Bilan d’une carrière de chercheur, cet essai met en question la diversité des pratiques de recherche qui définissent sa discipline. Comment comprendre les lacunes actuelles de la science économique et peut-on la faire progresser vers davantage de scientificité et de pertinence théorique ? lire la suite sur le site d’Implications Philosophiques.