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La science-fiction féministe comme communauté politique : engagements croisés et transferts d’idées entre fandom, féminismes et contre-culture au Canada et aux États-Unis, de 1969 à 1991.

Il s’agit de quelques idées plus qu’un projet définitif et absolu. C’est vraiment (mais alors vraiment, croyez moi, on est plus au niveau du CV) pour présenter mes outils actuels de travail. Franchement, si on me demandait quel serait mon rêve, je répondrais sans peine “mener une enquête de sociologie sur le même thème, mais pour la SF actuelle” (d’ailleurs, ça tend un peu à se focaliser sur l’Amérique du Nord, parfois l’Angleterre, parfois la France, il faudrait aller se promener). En vrai, je commence à creuser dans certains domaines (particulièrement les études de genre et les sciences politiques) si on m’y propose de la recherche, je signe des deux mains (coucou les personnes qui lisent).

Bref, mon mémoire actuel porte sur l’expression des féminismes dans la science-fiction (SF) aux États-Unis à travers le fanzine Janus/Aurora, publié de 1975 à 1990. Cette étude porte sur les usages et les inventions politiques générés autour de ces productions écrites, et leur participation à l’institution d’un espace d’expression autonome pour la ‘SF féministe’ dont les membres forment une communauté en mesure d’intervenir tant dans le champ paralittéraire de la SF que dans la sphère politique. Version mise à jour le 31 octobre 2022.


Enjeux de la recherche et présentation problématique

La SF a une image de lieu d’invention qui informe ses lecteurs sur les technologies à venir et leurs conséquences1 . Cette vision, historique et datée (Jameson 2017 [1982]), est le produit d’une fonction sociale assignée à cette littérature et d’une posture que ses auteurs exploitent pour justifier leurs pratiques. Le fandom, considéré comme communauté de pratiques (Rieder 2010), a eu une influence historique à la fois sur les limites de la ‘SF’ et le contenu des œuvres qui y sont rattachées mais aussi sur sa forme même à travers la production de magazines, fanzines, l’existence d’associations d’éditeurs et d’écrivains. Celui-ci forme un potentiel de communauté sociale alternative susceptible d’attirer les groupes marginaux ou subalternes (Jenkins 1992) – en mesure d’agir pour défendre les productions auxquelles il est attaché – tout en déplaçant les catégorisations genrées à travers l’engagement actif des fanes2 (Bacon-Smith 1992).

Couverture du 6ème Janus (1976) par Jeanne Gomoll

Ainsi, la ‘SF féministe’ représente une forme de politisation sur le modèle de la conversion de représentation des rapports de genre, à partir de vécus, en objets portés dans l’espace public (Albenga et Jacquemart 2015 ; Naudier 2001). On peut identifier un corpus, défini à la fin des années 1970 et formalisé pendant les années 1980, objet de luttes entre différents récits comme les initiatives de reconstitution de la Herstory (Merrick 2009), et autour duquel se constitue un pôle relativement autonome de la littérature (Lahire 2006). Cette étude se propose dans un premier temps de déployer les analyses de la circulation et de la diffusion des idées3 et des formes d’écriture sur un ensemble de fanzines de SF et de magazines féministes. Il s’agit d’explorer une double interface, à la fois entre le monde académique (la critique littéraire et féministe) et le fandom de SF, et entre les historiennes : fanes, féministes ou professionnelles. Comprendre la compétence et le statut qui donnent accès à cet espace d’expression avec sa réception et son appareil éditorial, implique la prise en compte les trajectoires de socialisation. Ainsi, dans un second temps, l’objectif est de dresser un réseau pour situer les différentes actrices, les principaux nœuds de circulation des idées et les lieux d’expression de l’engagement politique.

Le choix du corpus s’inscrit dans la lignée d’études sur les rapports entre les féminismes et la SF (Lefanu 1988 ; Mendlesohn 2009 ; Merrick 2009). Nous proposons d’une part de retenir les principaux fanzines explicitement féministes et ceux qui « gravitent » autour des premiers, et d’autre part les revues féministes qui tendent vers la SF – ou du moins les fabulations spéculatives – et où les rédactrices circulent et interviennent. Afin d’affiner la compréhension des liens entre les divers énoncés de cet assemblage hétéroclite, notre recherche mobilise aussi les « feuilles de route du mouvement »4 , en particulier les répertoires (directories), les tracts, les archives et (dans une moindre mesure) les affiches. Afin d’éviter de générer de purs artefacts méthodologiques, notre étude s’appuie sur une démarche qualitative à travers des entretiens et la distribution de questionnaires. En somme, il s’agit de dessiner un tableau de ce que Samuel Delany qualifie d’espace informel de la critique (2012), comme secteur central des transformations de la SF et d’expression de la pensée féministe. La problématique qui guide notre recherche consiste à interroger la façon dont, dans un contexte historique particulier, une communauté politique s’est instituée autour d’un corpus d’écrits en les mobilisant et en leur donnant sens5 .

Positionnement théorique

Si nos outils proviennent d’abord de l’histoire de la pensée politique et de la sociologie politique, nous privilégions une approche interdisciplinaire en vue de retravailler certaines notions issues de l’histoire de la SF et des féminismes, des études de fans et de genre. Nous faisons l’hypothèse que la diffusion des thèses féministes – radicales, séparatistes, culturelles – est caractérisée par une saisie éclectique 6 .

Table ronde 'Women in SF', WorldCon 1976

D’un côté, celle des écrivaines et des fanes de la nouvelle génération qui interviennent dans leur communauté sociale, recyclent dans le fandom un capital militant en bénéficiant d’une certaine conjoncture, mais aussi celle des autrices entrées plus tôt dans le champ qui s’engouffrent dans l’espace ouvert par les féminismes pour assurer leur position et bénéficier d’une rétribution symbolique. Comprendre la dimension critique – voire politique – de la SF ne peut se faire qu’en replaçant l’extension de son étiquette, au sein des luttes qui traversent le fandom à une période donnée, en concevant les livres comme objets de pratiques (Bowker et Leigh Star 2000) qui conditionnent l’acceptation des fanes, des écrivaines et de la critique littéraire féministe. Cette étude mobilise le concept de multiposition (Bereni 2012) pour visualiser la façon dont ces actrices articulent leur situation et leurs trajectoires particulières au sein du fandom, et construisent une communauté alternative dans la SF. Cette dernière est un espace où la problématisation des questions de sexe-genre est d’autant plus explicite que le reste du texte de la SF doit se déplacer en conséquence, spéculer dans l’économie politique du fandom face à ce qui est identifié comme un phénomène nouveau. Il peut s’agir des récits de « batailles des sexes » (Larbalestier 2002) ou encore de la construction d’une critique féministe de la SF dans le champ universitaire par l’exploitation des positions d’autorité des écrivaines dans le méta-genre (Barr 1987).

Nous partons de l’axiome selon lequel il est impossible d’étudier le texte de la SF sans tenir compte du caractère structurant des dynamiques de genre 7 . Cette trame est au cœur de l’affirmation historique de la dimension critique et politique de la SF 8 et ne peut être comprise que située dans le fonctionnement normal des communautés à l’intérieur du fandom et de la SF. Démontrer ce point nous permet à la fois d’évaluer les raisons pour lesquelles, dans d’autres contextes sociaux-culturels, la SF féministe est cantonnée à une avant-garde d’écrivaines ou n’a pas d’existence indépendante – comme syntagme figé – de ses lectrices, et que sa situation de sous-genre, outil exclusif de sa communauté, est une des causes de son déclin dans les années 1980.

Période étudiée

On peut établir un premier cadre historique restreint aux décennies 1970 et 1980. Les années 1968-1969 sont considérées comme un tournant dans les mouvements pour les droits civils et dans l’opposition à la guerre du Vietnam 9 . Parmi les autrices considérées, c’est un moment de politisation 10 qui se traduit lors de la publication de The Left Hand of Darkness de Ursula Le Guin, point de référence des discussions qui suivent, et une période clé dans la construction du fandom de la SF aux États-Unis – et la « visibilité de ses membres féminins » – avec la mobilisation contre l’annulation de la série Star Trek (Bosky et Hlavaty 2009) et le développement du format des anthologies 11 , plus libres et en concurrence avec les grands magazines (Ashley 2007). Les années 1970 sont un moment d’ébullition et de débats publiques sur ces thèmes, caractérisées par une « vague » d’utopies et l’apparition des premiers fanzines explicitement féministes 12 . Inversement, les années 1980 sont perçues comme un moment de « backlash »13 qui isole les productions féministes. Si ce récit est majoritairement le produit d’une retranscription a posteriori, il correspond à la période au cours de laquelle la SF féministe se dote d’un « appareil de célébration » 14 , 15 . La fin des années 1990 marque une rupture avec la publication du dernier numéro du fanzine Aurora et la création du prix Tiptree lors de la WisCon, qui consacre les œuvres de SF traitant des questions de genre (Murphy 1999).

Logo du nouveau prix Tiptree


Notes

1. Pour référence sur la théorie de la SF : Saint-Gelais sur l’expertise science-fictionnelle (1999), Langlet sur l’institution (2006) et Bréan sur le régime ontologique (2012). Sur la perspective de lecture, je m’appuie sur la notion de « communauté interprétative » (Fish, 1980) et sur les études des fans (Bourdaa 2021).
2. Nous utilisons ici le terme « fanes » sur le modèle de l’anglais « fannes » utilisé par Helen Merrick pour désigner les femmes investies dans le fandom (2009).
3. Voir notamment sur les trajectoires d’écrivains Collovald et Neveu (2001), sur les avant-gardes esthétiques et les luttes de paradigmes Gobille (2005), sur l’écriture féminine comme ressource de différenciation Naudier (2001).
4. Cheryl Cline, « Other Doors. Small Press Reviews », Aurora, 8 (3), p. 14 : « roadmaps of the women’s movement ».
5. Sur l’histoire des idées politiques voir Skinner (1969), pour sa caractérisation voir Gaboriaux et Skornicki (2017).
6. Il s’agit d’une modalité d’interprétation des féminismes, en vue de penser la lecture du texte des féminismes depuis le champ de la SF comme série de relations et de contestations continues et surtout éviter la tentation d’expliquer en reprenant la trame linéaire par décennies (Hemmings 2005))
7. L’analyse du caractère structurant du genre dans l’histoire vient de l’étude du mouvement ouvrier allemand au début du XXème siècle par Canning, qui articule l’expérience corporelle des femmes aux discours à travers la notion de eigenart (1994 ; 1996), dans le cadre de la discussion sur la place des notions d’expérience et de genre dans les recherches en histoire (Scott 1986 ; 1991).
8. Les principaux ouvrages de cette tendance (Suvin 1979 ; Freedman 2013) s’appuient sur les travaux des écrivaines de la période, en particulier Ursula K. Le Guin et Joanna Russ.
9. Sur l’histoire des femmes aux États-Unis voir Evans (1996), sur le féminisme radical et le tournant culturel dans la décennie 1970 voir Echols (1989). Ce dernier récit est contesté, et tend à négliger l’influence des pratiques séparatistes sur le texte utopique et le fonctionnement communautaire Shughar (1995).
10. Voir notamment Joanna Russ (Merrick 2009) et aussi l’influence des mouvements sur la posture d’écrivaine et féministe chez Suzy McKee Charnas (Clemente et McKee Charnas, 1999).
11. On peut notamment lire à ce sujet les préfaces de Susan Janice Anderson et Vonda N. McIntyre à Aurora: Beyond Equality (1976), de Pamela Sargent à Women of Wonders (1975) et Jessica Amanda Salmonson à Amazons! (1979).
12. The Witch and the Chameleon par Amanda Bankier (1974-1976) et Janus qui devient Aurora en 1981 par Jeanne Gomoll et Janice Bogstad (1975-1990).
13. Sur le féminisme après les années 1970 et son rôle dans les transformations de la société américaine voir Evans (2010), McRobbie (2009) et Spruill (2018).
14. On peut mentionner la création d’une presse indépendante (A Women’s APA) en 1976, la création de la WisCon 1977 (dont une partie des tables rondes est retranscrite et compilée, voir Duchamp et al. 2007-2012) et le déploiement progressif d’une critique féministe dans Extrapolation et Science Fiction Studies.
15. La notion d’appareil de célébration a été théorisée par Luc Boltanski (1975). Sur la sociologie de la littérature conceptualisée comme champ voir Bourdieu (1991) et sur ses transformations en contexte global voir Sapiro, Pacouret et Picaud (2015). Notre étude centrée sur le terrain spécifique du fandom, lui substitue la notion de « jeu » afin d’insister sur le degré d’investissement variable des joueurs (Lahire 2004).


Corpus

Fanzines de SF (contenant des articles ou une politique éditoriale féministe)

Janus/Aurora (1975-1990) : édité par Jeanne Gomoll et Janice Bogstad puis SF3.

Khatru (1975, no 3-4) : édité par Jeffrey D. Smith.

New Moon (1981-1987, no 1 à 4) : édité par Janice M. Bogstad.

Pandora (1978-1992) : édité par Lois Wickstrom.

Requiem/Solaris (1974-aujourd’hui) : édité par Joël Champetier. (?)

The Witch and the Chameleon (1974-1976) : édité par Amanda Bankier.

Windhaven (1977-1980) : édité par Jessica Amanda Salmonson.

Magazines féministes et LGBT (mentionnés par les premiers ou circulation d’autrices)

13th Moon (1973-aujourd’hui) : fondé par Ellen Marrie Bissert.

Black Maria (1971-aujourd’hui).

Quest: A Feminist Quarterly (1974-1982).

Chrysalis: A Magazine of Women’s Culture (1977-1980).

“Susan Wood’s Science Fiction and Fantasy issue”, Room of One’s Own (1981, vol 6 no 1-2).

“Gay Liberation and Science Fiction Fandom Issue”, Gay Community News (1980).

Questionnaires et discussions privées

[je vous laisse me contacter par mail si vous souhaitez en savoir plus à ce propos]

Lettres et échanges archivées

Delany, Samuel R. et Joanna Russ. 1984. « A Dialogue: Samuel Delany and Joanna Russ on Science Fiction », Callaloo, 22, pp. 27-35.

Sargent, Pamela, Marge Piercy, Suzy McKee Charnas, James Tiptree Jr., Elizabeth A. Lynn, Vonda N. McIntyre, Chelsea Quinn Yarbro et Kate Wilhelm. 1977. « ‘‘Dear Frontiers’’: Letters from Women Fantasy and Science Fiction Writers », Frontiers: A Journal of Women Studies, 2 (3), pp. 62-78.

Tiptree Jr., James et Nicole Nyhan. 2016. « Favored by Strange Gods: A Selection of Letters from James Tiptree, Jr. to Joanna Russ », Conjunctions, 67, pp. 137-195.

University of Oregon Libraries. Special Collections and Archives : Collection 261: Joanna Russ Papers

A. Ressources pour constituer le corpus

Ashley, Michael. 2007. Gateways to Forever: The Story of the Science-Fiction Magazines from 1970 to 1980, Liverpool: Liverpool University Press.

Barr, Marleen S. 1987. Alien to femininity: Speculative fiction and feminist theory, Westport: Greenwood Press.

Bogstad, Janice M. 1983. « Redressing an Internal Imbalance: Women and Science Fiction, 1965–1980 », Collection Building, 5 (3), pp. 53‑63.

Clemente, Bill et Suzy McKee Charnas. 1999. « Of Women and wonder: a conversation with Suzy McKee Charnas », in. Helen Merrick et Tess Williams. Women of Other Worlds. Excursions Through Science Fiction and Feminism, Melbourne, Benchmark Publications Management, pp. 62-81.

Duchamp, L. Timmel, Liz Henry, Sylvia Kelso et Nisi Shawl (ed). 2007-2012. The Wiscon Chronicles. Volumes 1 à 5, Seattle : Aqueduct Press.

Lefanu, Sarah. 1988. In the Chinks of the World Machine: Feminism and Science Fiction, Londres : Quartet Books Ltd.

Murphy, Pamela. 1999 [1991]. « Illusion and expectation: the baking of an SF award », in. Helen Merrick et Tess Williams. Women of Other Worlds. Excursions Through Science Fiction and Feminism, Melbourne, Benchmark Publications Management, pp. 343-350.

Pearson, Carol. 1977. « Women’s Fantasies and Feminist Utopias », Frontiers: A Journal of Women Studies, 2 (3), pp. 50‑61.

Russ, Joanna. 2007 [1970]. « The Image of Women in Science Fiction », in. The Country You Have Never Seen. Essays and Reviews, Liverpool : Liverpool University Press, pp. 205-218.

———. 1995. To Write Like a Woman: Essays in Feminism and Science Fiction, Bloomington : Indiana University Press.

B. Ressources d’analyse du corpus

Bosky, Bernadette Lynn et Arthur D. Hlavaty. 2009. « Fandom », in. Robin Anne Reid (ed). Women in science fiction and fantasy, volume 1, Westport : Overviews, pp. 278‑289.

Larbalestier. Justine. 2002. The Battle of the Sexes in Science Fiction, Middletown : Wesleyan University Press.

Mendlesohn, Farah (ed). 2009. On Joanna Russ, Middletown: Wesleyan University Press.

Merrick, Helen. 2009. The Secret Feminist Cabal: A Cultural History of Science Fiction Feminisms. Seattle : Aqueduct Press.

Merrick, Helen et Tess Williams (ed). 1999. Women of Other Worlds. Excursions Through Science Fiction and Feminism, Melbourne : Benchmark Publications Management.

C. Ouvrages et travaux de référence

Sur la politisation et la circulation des idées

Bereni, Laure. 2012. « Penser la transversalité des mobilisations féministes : l’espace de la cause des femmes », in. Les Féministes de la deuxième vague, Rennes: Presses universitaires de Rennes, pp. 27‑41.

Bowker, Geoffrey C. et Susan Leigh Star. 2000. Sorting things out: Classification and its consequences, MIT press.

Collovald, Annie et Erik Neveu. 2001. « Le « néo-polar ». Du gauchisme politique au gauchisme littéraire », Sociétés & Représentations, 11 (1), pp. 77-93.

Jacquemart, Alban et Viviane Albenga. 2015. « Pour une approche microsociologique des idées politiques ». Politix, 109 (1), pp. 7-20.

Naudier, Delphine. 2001. « L’écriture-femme, une innovation esthétique emblématique », Sociétés contemporaines, 44 (4), pp. 57-73.

Gaboriaux, Chloé et Arnault Skornicki. 2017. Vers une histoire sociale des idées politiques. Villeneuve d’Ascq: Presses Universitaires du Septentrion.

Gobille, Boris. 2005. « La guerre de Change contre la « dictature structuraliste » de Tel Quel. Le « théoricisme » des avant-gardes littéraires à l’épreuve de la crise politique de Mai 68 », Raisons politiques, 18 (2), pp. 73-96.

Skinner, Quentin. 1969. « Meaning and Understanding in the History of Ideas », History and Theory, 8 (1), pp. 3-53.

Sur la communauté de réception

Bacon-Smith, Camille. 1992. Enterprising Women: Television Fandom and the Creation of Popular Myth, Philadelphie : University of Pennsylvania Press.

Bourdaa, Mélanie. 2021. Les fans: publics actifs et engagés, Caen, France: C&F éditions.

Fish, Stanley Eugene. 1980. Is There a Text in This Class? The Authority of Interpretive Communities, Cambridge, Mass. ; Londres: Harvard university press.

Jenkins, Henry. 1992. « ‘Strangers No More, We Sing’: Filking and the Social Construction of the Science Fiction Fan Community », in. The Adoring Audience: Fan Culture and Popular Media, édité par Lisa A. Lewis. Londres ; New York: Routledge, pp. 208‑236.

Sur la sociologie de la littérature

Boltanski, Luc. 1975. « La constitution du champ de la bande dessinée », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 1 (1), pp. 37‑59.

Bourdieu, Pierre. 1991. « Le champ littéraire », Actes de la recherche en sciences sociales, 89, pp. 3-46.

Lahire, Bernard. 2006. « La littérature comme un jeu », in. La condition littéraire. la double vie des écrivains, Paris: La Découverte, pp. 35-81.

Sapiro, Gisèle, Jérôme Pacouret et Myrtille Picaud. 2015. « Transformations des champs de production culturelle à l’ère de la mondialisation », Actes de la recherche en sciences sociales, 206-207, pp. 4-13.

Sur l’histoire des féminismes aux États-Unis

Echols, Alice. 1989. Daring to Be Bad: Radical Feminism in America: 1967-75, Minneapolis: University of Minnesota Press.

Evans, Sara Margaret. 1997. Born for Liberty: A History of Women in America, New York: Free press paperbacks.

———. 2010. Tidal wave: How women changed America at century’s end, New York: Simon and Schuster.

Hemmings, Clare. 2005. « Telling Feminist Stories », Feminist Theory, 6 (2), pp. 115‑139.

McRobbie, Angela. 2009. The aftermath of feminism: Gender, culture and social change, Londres: SAGE.

Shugar, Dana R. 1995. Separatism and Women’s Community, Lincoln: University of Nebraska Press.

Spruill, Marjorie J. 2018. Divided We Stand. The Battle Over Women’s Rights and Family Values That Polarized American Politics, Londres: Bloomsbury Publishing.

Sur les études de genre

Canning, Kathleen. 1994. « Feminist History after the Linguistic Turn: Historicizing Discourse and Experience », Signs, 19 (2), pp. 368‑404.

———. 1996. Languages of Labor and Gender Female Factory Work in Germany 1850-1914, New York: Cornell University Press.

De Lauretis, Teresa. 2007. « La technologie de genre », in. Théorie queer et cultures populaires. De Foucault à Cronenberg, Paris: La Dispute, pp. 37‑94.

Scott, Joan W. 1986. « Gender: A Useful Category of Historical Analysis », The American Historical Review, 91 (5), pp. 1053‑1075.

———. 1991. « The Evidence of Experience », Critical Inquiry, 17 (4), pp. 773‑797.

Sur la théorie de la SF

Bréan, Simon. 2012. La science-fiction en France : théorie et histoire d’une littérature, préface de Gérard Klein, Paris: Sorbonne Université Presses.

Delany, Samuel R. 2012 [1984]. Starboard Wine-More Notes on the Language of Science Fiction, Middletown: Wesleyan University Press.

Freedman, Carl. 2013 [2000]. Critical theory and science fiction, Middletown: Wesleyan University Press.

Jameson, Fredric. 1982. « Progress versus Utopia; Or, can we imagine the future? », Science fiction studies, 9 (2), pp. 147-158.

Langlet, Irène. 2006. La science-fiction, Lecture et poétique d’un genre littéraire, Paris : Armand Colin.

Rieder, John. 2010. « On Defining SF, or Not: Genre Theory, SF, and History », Science Fiction Studies, 37 (2), pp. 191‑209.

Suvin, Darko. 1979. Metamorphoses of Science Fiction. On the Poetics and History of a Literary Genre, Londres: Yale University Press.

Saint-Gelais, Richard. 1999. L’empire du pseudo : modernités de la science-fiction, Québec : Éditions Nota bene.